Le Sénégal s’achemine vers une élection présidentielle cruciale prévue pour le 24 mars. Cette élection survient dans le sillage d'une crise électorale qui a menacé de compromettre l’image de la démocratie sénégalaise longtemps vue comme un exemple et un modèle en Afrique. Cependant, ce scrutin se déroule dans un contexte régional marqué par des tensions persistantes où le Sénégal a toujours été décrit comme un lieu de stabilité dans un « océan d’instabilité » avec les crises environnantes.

De plus, la sous-région est confrontée à de multiples crises et à des défis internationaux accrus, notamment avec le conflit en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient dont les conséquences n’ont pas épargné les différents pays. Le Sénégal, plus particulièrement, se trouve dans un tournant historique avec une nouvelle géopolitique induite par l’imminence de l’exploitation d’importantes réserves énergétiques dans un contexte d’une sérieuse compétition internationale due à d’énormes enjeux géostratégiques.

Le Timbuktu Institute a observé un manque de couverture médiatique et d'analyse approfondie concernant les enjeux de défense, de sécurité et de politique étrangère en cette période de campagne, malgré la publication des programmes des candidats à l’élection présidentielle. Certains ne semblent pas accorder de priorité à ces questions, tout comme elles ne semblent pas être au premier plan des préoccupations des citoyens.

Certes, il demeure compréhensible que l’attention des candidats et des populations semble être davantage dirigée vers des questions immédiates telles que le chômage, la santé, l’accès à l’eau, à l’électricité, mais surtout vers les mobilisations autour de la définition des règles du jeu électoral. Mais, les problématiques de défense et de politique étrangère sont scrutées avec une certaine attention par tous les partenaires internationaux de ce pays, toujours considéré malgré certaines préoccupations comme un véritable pôle de stabilité et un État pivot dans la région.

Dans ce contexte, le Timbuktu Institute, Think tank leader sur les questions de paix et sécurité au Sahel, dans les pays côtiers et de manière générale dans la sous-région ouest-africaine, prend l'initiative d'organiser un débat participatif avec des experts et acteurs concernés, dans l’objectif de susciter une prise de conscience de l'importance primordiale de ces enjeux de politique publique et de leur nécessaire prise en compte dans le débat démocratique, aussi bien par les candidats que les citoyens.

En effet, ce webinaire vise à analyser en profondeur la manière dont ces sujets sont abordés dans les programmes, à identifier les priorités des candidats et surtout à comprendre ce que cela révèle sur les orientations politiques et les visions de chacun en matière de paix et de sécurité.

L’objectif général de ce webinaire est de créer un cadre d’échanges pour exposer et comprendre les positions et engagements des candidats en lice sur les questions de sécurité, de défense et de politique étrangère face aux défis sécuritaires et mutations géopolitiques dans le Sahel et en Afrique de l’ouest en général.

Plus spécifiquement, il s’agira de :

-       discuter autour des axes thématiques des programmes des candidats en matière sécuritaire et de diplomatie internationale ;

-       contribuer au débat national sur les enjeux géopolitiques et géostratégiques en cette veille de joutes électorales dans un environnement régional instable.

 

Résultats attendus :

-       Une compréhension des positions et des engagements spécifiques de chaque candidat concernant les questions de paix et de sécurité et de diplomatie ;

-       La prise de conscience de l'importance des enjeux géopolitiques et géostratégiques pour le Sénégal et la région, en soulignant l'impact des décisions politiques futures sur la stabilité régionale. 

Format

Ce panel facilité par Alassane Samba Diop, journaliste et Directeur Général du Groupe de presse Emedia, réunira des chercheurs, d'anciens diplomates, des militaires de carrière et d'autres acteurs pertinents afin d'examiner les programmes publiés par les candidats. En favorisant une approche pluridisciplinaire, le webinaire consistera en une série de communications faite par ces expertssuivies de discussions avec les participants.

-       Dr. Adjaratou Wakha Ndiaye, Directrice Exécutive, Partners West Africa

-       Tidiane Dioh, Consultant International

-       Dr. Bakary Sambe, Directeur Régional du Timbuktu Institute

-       Général Babacar Faye (ER), Expert en Paix, Sécurité et Stabilisation

-       Babacar Ndiaye, Senior fellow Timbuktu Institute.

 

Date et lieu

Le webinaire aura lieu le mardi 19 mars sur Zoom de 11h à 12H30

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Source : Météo Sahel 

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Ousman Sonko, a 55-year-old former Gambian minister, is on trial in Switzerland from January 8, 2024 for crimes against humanity. He was Minister of the Interior for 10 years under President Yaya Jammeh, who ruled the country in an authoritarian fashion for 22 years. Sonko faces life imprisonment. A former Inspector General of Police, he was sacked in 2016 and has sought asylum in Switzerland. The NGO Trial International filed a complaint against him for crimes against humanity, which led to his arrest in January 2017 and his provisional detention since then. He is accused of participating in, ordering or failing to prevent murder, torture, rape and illegal detention between 2000 and 2016. The trial is expected to last around a month, with a verdict expected in March.

Source : Météo Sahel 

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Ousman Sonko, un ancien ministre gambien âgé de 55 ans, est jugé en Suisse à partir du 8 janvier 2024 pour crimes contre l’humanité. Il a été ministre de l’Intérieur pendant 10 ans sous la présidence de Yaya Jammeh, qui a dirigé le pays d’une manière autoritaire pendant 22 ans. Sonko risque la prison à perpétuité. Ancien inspecteur général de la police, il a été limogé en 2016 et a demandé l’asile en Suisse. L’ONG Trial International a déposé une plainte contre lui pour crimes contre l’humanité, ce qui a conduit à son arrestation en janvier 2017 et à sa détention provisoire depuis lors. Il est accusé d’avoir participé, ordonné ou omis d’empêcher des meurtres, des actes de torture, des viols et des détentions illégales entre 2000 et 2016. Le procès devrait durer environ un mois, avec un verdict attendu en mars.

Au Mali, les bases du dialogue inter-malien pour la Paix et la réconciliation nationale, sont en train d’être jetées. Le 5 mars dernier, les termes de référence du dialogue ont été remis au président de la Transition. Pour Dr Bakary Sambe, « le premier signal qu’on peut espérer jouer en faveur de l’efficacité [de ce dialogue], c’est d’abord son caractère assez décentralisé, avec différentes phases dont l’objectif est la plus grande inclusivité. ». Il revient sur les enjeux de cette initiative dans le cadre de la chronique hebdomadaire du Timbuktu Institute en partenariat avec la chaîne de télévisions panafricaine Medi1TV.

Dr Bakary Sambe, vous affirmiez, dans la presse malienne, lors d'une récente visite à Bamako, que soutenir le Mali c'est d'abord appuyer le dialogue inter-malien pour une sortie de crise urgente dans ce pays. Alors depuis l'annonce de ce dialogue, y a-t-il eu des avancées sur le terrain?

Oui, effectivement les choses semblent avoir avancé depuis. Après 20 jours de travail soutenu dans des commissions thématiques, ce rapport précisant les termes de référence du dialogue inter-malien pour la Paix et la réconciliation nationale a été remis lundi au président de la Transition dans le symbolique palais de Koulouba. Ce travail avait été coordonné par un Président du Comité de pilotage en la personne de Monsieur Ousmane Issoufi Maïga, par ailleurs ancien Premier ministre. Pour les autorités et les membres de cette commission, il fallait d’abord s’accorder sur des termes de référence préliminaires avant le démarrage du dialogue qui se veut cette fois-ci décentralisé. Et il a fallu un atelier ad hoc, auquel ont participé plusieurs responsables désignés représentant le district de Bamako, les différentes régions du Mali mais aussi la diaspora.

Mais, Dr. Sambe, comme vous le savez, il y a eu des dialogues organisés dans ce pays ces dernières années. Celui-ci , dont les termes de référence viennent d'être remis au chef de la transition cette semaine, n'est-il pas vu par certains comme un simple dialogue de plus ?

J’ose espérer que ce ne soit le cas, bien que certains experts maliens le craignent. Mais d’après Ousmane Issifou Maïga qui a présidé le comité de pilotage, les autorités avaient demandé de questionner sans complaisance la société malienne pour, je le cite, « mieux comprendre les causes apparentes et profondes des conflits qui l’assaillent, de nous adonner à un exercice d’autocritique et de vérité ». Et, dit-il au Président de la transition, « Vous aviez demandé de créer les conditions favorables à un dialogue franc et sincère entre les maliens de manière inclusive afin que nul ne se sente exclu.» Il a, en outre, rappelé que « les délégués à l’atelier ont retenu des thématiques très importantes parmi lesquels, bien entendu, la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale, les questions politiques et institutionnelles, l'économie et le développement durable, sans négliger les aspects sécuritaires et ceux liés à la défense du territoire national, ainsi que la géopolitique mais aussi l’aspect environnemental.»

Alors, quels résultats immédiats pourrait-on attendre pour une sortie de crise effective dans ce pays en proie à des difficultés depuis 2012 ? Y a-t-il de nouveaux signaux d'espoir selon-vous ?

Le premier signal qu’on peut espérer jouer en faveur de l’efficacité c’est d’abord le caractère assez décentralisé de ce dialogue avec différentes phases dont l’objectif est la plus grande inclusivité avec la prise en compte du niveau communal, régional du district de Bamako, mais aussi le niveau des ambassades et consulats et le niveau national. D’ailleurs pour ne pas répéter les erreurs du passé, le président du comité de pilotage de ce nouveau dialogue insiste sur le fait que les commissions aient pris la peine d’avoir, je le cite « observé, écouté et compris pendant un mois ,les doutes, les suspicions et les colères des uns et des autres, soulignant, et ce sont toujours ses mots, qu’il “y a lieu de montrer des signaux forts pour briser la glace des méfiances et des craintes de l’autre », pour finir par interpeller les autorités et les parties prenantes qu’il y a une grande urgence à rétablir la confiance entre les Maliens comme préalable indispensable vers la paix et la réconciliation.

 

 

Source : Timbuktu Institute

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Source : Météo Sahel 

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The term of office of Togo's deputies has expired, and no legislative elections have been held in time. This situation has caused concern among civil society and non-governmental organizations, who have called on President Faure Gnassingbé to open an inclusive dialogue, a "broad consultation", with a view to organizing free and transparent elections.

Simultaneously with these political concerns, the death of Monseigneur Philippe Kpodzro, a leading Togolese opposition figure, was announced. Monseigneur Kpodzro, who played a key role in the Sovereign National Conference of the early 1990s, was a fervent advocate of democracy and political alternation in Togo. His commitment to democracy was widely acclaimed, but his death leaves a void in Togo's political landscape. 

In addition, revelations that two Togolese journalists had been spied on using Pegasus cyber-espionage software have raised concerns about press freedom and the safety of journalists in the country. The case raises concerns about the misuse of surveillance technology by the authorities to stifle dissent and restrict freedom of expression.

Source : Météo Sahel 

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Le mandat des députés togolais est arrivé à expiration sans qu’aucune élection législative n’ait été organisée dans les délais prévus. Cette situation a suscité des inquiétudes au sein de la société civile et des organisations non gouvernementales, qui ont appelé le président Faure Gnassingbé à ouvrir un dialogue inclusif, une « large consultation », en vue d’organiser des élections libres et transparentes.

Simultanément à ces préoccupations politiques, le décès de Monseigneur Philippe Kpodzro, une figure de l’opposition togolaise, a été annoncé. Monseigneur Kpodzro, qui avait joué un rôle clé dans la Conférence nationale souveraine du début des années 1990, était un fervent défenseur de la démocratie et de l’alternance politique au Togo. Son engagement en faveur de a démocratie a été salué, mais son décès laisse un vide dans le paysage politique togolais.

En outre, des révélations selon lesquelles deux journalistes togolais auraient été espionnés à l’aide du logiciel de cyber-espionnage Pegasus ont suscité des inquiétudes quant à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes dans le pays. Cette affaire soulève des préoccupations quant à l’utilisation abusive de la technologie de surveillance par les autorités pour réprimer la dissidence et restreindre la liberté d’expression.

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